La chirurgie du rachis, ou chirurgie de la colonne vertébrale, est une spécialité complexe et en constante évolution, qui vise à corriger, stabiliser ou soulager des pathologies affectant les vertèbres, les disques intervertébraux ou la moelle épinière. Elle concerne autant les traumatismes que les malformations, les dégénérescences liées à l’âge ou certaines pathologies neurologiques.

Face à la diversité des affections rachidiennes, les techniques chirurgicales utilisées sont nombreuses et doivent être adaptées au cas de chaque patient. Cet article vous présente les principales techniques de chirurgie du rachis, leurs indications et leurs objectifs.

1. Qu’est-ce que la chirurgie du rachis ?

Le rachis est constitué de 33 vertèbres, réparties en cinq segments : cervical, thoracique, lombaire, sacré et coccygien. Il soutient le corps, protège la moelle épinière et permet la mobilité du tronc et du cou.

La chirurgie du rachis est indiquée lorsque des douleurs, une instabilité ou une compression nerveuse deviennent invalidantes et que les traitements médicaux (kinésithérapie, infiltration, antalgiques) sont inefficaces.

Principales indications chirurgicales :

  • Hernie discale compressive
  • Canal lombaire ou cervical étroit
  • Scoliose ou cyphose sévère
  • Fracture vertébrale traumatique
  • Tumeur rachidienne
  • Instabilité ou spondylolisthésis
  • Infections vertébrales (spondylodiscite)

2. Les grandes familles de techniques chirurgicales du rachis

a) Chirurgie décompressive

Elle vise à libérer les structures nerveuses comprimées, responsables de douleurs, engourdissements ou paralysies.

Techniques courantes :

  • Laminectomie : retrait d’une partie postérieure de la vertèbre (la lame) pour élargir le canal rachidien.
  • Foraminotomie : élargissement du foramen (passage nerveux latéral).
  • Discectomie : retrait d’une hernie discale comprimant un nerf.

👉 Indiquée en cas de canal lombaire étroit, hernie discale, ou radiculopathie persistante.

b) Chirurgie de stabilisation ou fusion (arthrodèse)

Lorsque la colonne vertébrale devient instable (traumatisme, dégénérescence, glissement vertébral), il est nécessaire de la stabiliser en fusionnant deux ou plusieurs vertèbres.

Méthodes utilisées :

  • Vis pédiculaires et tiges métalliques : pour fixer les vertèbres entre elles
  • Greffe osseuse : pour favoriser la fusion
  • Cages intersomatiques : insérées à la place du disque, entre deux vertèbres

👉 L’arthrodèse est souvent associée à une décompression, notamment en cas de spondylolisthésis ou de scoliose.

c) Chirurgie prothétique (remplacement discal)

Dans certains cas, notamment chez les patients jeunes, on peut remplacer un disque dégénéré par une prothèse mobile.

Exemples :

  • Prothèse discale cervicale : maintient la mobilité de l'articulation
  • Prothèse lombaire : moins fréquente mais utilisée chez des patients sélectionnés

👉 Avantage : éviter la fusion, conserver la souplesse du rachis. Inconvénient : technique plus récente, avec indications limitées.

d) Chirurgie mini-invasive

De plus en plus de chirurgiens utilisent des techniques mini-invasives, grâce à des outils spécialisés et des incisions réduites. Les bénéfices sont :

  • Moins de douleurs post-opératoires
  • Réduction du saignement
  • Cicatrisation plus rapide
  • Hospitalisation plus courte

Exemples :

  • Microdiscectomie sous microscope
  • Arthrodèse percutanée
  • Endoscopie rachidienne

👉 Requiert une formation spécifique et un bon équipement chirurgical.

e) Chirurgie assistée par ordinateur ou robot

Certaines interventions complexes bénéficient désormais de guidage informatique ou robotique pour une meilleure précision :

  • Navigation 3D peropératoire
  • Assistance robotisée pour la pose des vis
  • Planification pré-opératoire personnalisée

👉 Ces innovations permettent d’améliorer la sécurité et de réduire les risques, surtout dans les cas de déformations sévères ou de chirurgie de reprise.

 

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3. Approches chirurgicales selon les zones du rachis

a) Chirurgie cervicale

  • Approche antérieure (par le cou) : souvent utilisée pour les hernies ou prothèses cervicales.
  • Approche postérieure : laminectomie, fixation des vertèbres.

b) Chirurgie thoracique

  • Approche plus complexe, parfois réalisée par voie thoracoscopique (endoscopie).
  • Utilisée pour les tumeurs, infections ou scolioses.

c) Chirurgie lombaire

  • Approche postérieure classique (arthrodèse, discectomie)
  • Approche antérieure ou latérale dans certaines techniques mini-invasives ou combinées.

4. Risques et suites de la chirurgie du rachis

Comme toute chirurgie, celle du rachis comporte des risques potentiels :

  • Infection post-opératoire
  • Lésion nerveuse ou médullaire
  • Saignement important
  • Échec de la fusion (pseudoarthrose)
  • Reprise chirurgicale (notamment si le matériel se déplace)

Suites postopératoires :

  • Douleurs modérées contrôlées par antalgiques
  • Port d’un corset ou d’une ceinture lombaire selon les cas
  • Rééducation fonctionnelle (kinésithérapie)
  • Reprise progressive des activités

Le temps de récupération dépend de la technique, de la zone opérée et de l’état général du patient.

5. Comment se préparer à une chirurgie du rachis ?

Avant toute chirurgie, un bilan préopératoire complet est réalisé : imagerie (IRM, scanner), consultation anesthésique, évaluation fonctionnelle.

Conseils au patient :

  • Arrêter le tabac (qui nuit à la cicatrisation osseuse)
  • Optimiser son poids et son tonus musculaire
  • Préparer son retour à domicile (aide, matériel, kiné)
  • Bien s’informer sur l’intervention et poser toutes ses questions au chirurgien