La fracture du fémur est l’une des blessures orthopédiques les plus sérieuses. Après la prise en charge chirurgicale ou orthopédique, la rééducation fonctionnelle est essentielle pour retrouver mobilité, force et autonomie. Ce guide détaille les phases de rééducation, les techniques utilisées en kinésithérapie, les exercices recommandés et des conseils pratiques pour optimiser la récupération.

1. Comprendre la fracture du fémur

Le fémur relie la hanche au genou. Les fractures peuvent être causées par un accident, une chute, une ostéoporose ou un traumatisme sportif. Selon l’emplacement on parle de fracture du col du fémur, diaphysaire (au corps de l’os) ou distale (près du genou). Le choix du traitement (clou, plaque, vis, prothèse) conditionne souvent le protocole de rééducation.

2. Objectifs de la rééducation

La rééducation vise à :

  • Récupérer la mobilité de la hanche et du genou
  • Renforcer la musculature de la cuisse (quadriceps, ischio-jambiers, fessiers)
  • Améliorer l’équilibre et la marche
  • Réduire la douleur et prévenir les complications (phlébite, amyotrophie, raideur)
  • Permettre un retour progressif aux activités quotidiennes et sportives

Demandez votre devis

Recevez votre devis gratuit immédiatement

3. Phases de la rééducation

Phase 1 — Rééducation précoce (0 à 6 semaines)

Commence dès l’hospitalisation. Objectifs : prévenir les complications et conserver l’amplitude articulaire. Interventions fréquentes :

  • Mobilisations douces du genou et de la hanche
  • Contractions isométriques du quadriceps
  • Travail respiratoire et prévention thrombo-embolique
  • Apprentissage de la marche avec appui partiel ou sans appui selon l’autorisation chirurgicale

Phase 2 — Rééducation fonctionnelle (6 à 12 semaines)

Lorsque la consolidation osseuse permet de charger progressivement, on augmente le travail fonctionnel :

  • Renforcement progressif (élastiques, poids légers)
  • Exercices de proprioception et d’équilibre
  • Reprise progressive de la marche et du vélo d’appartement

Phase 3 — Retour aux activités (3 à 6 mois)

Objectif : retrouver force, endurance et coordination pour reprendre les activités professionnelles et sportives selon la tolérance et l’accord médical.

4. Techniques et outils de kinésithérapie

Les techniques courantes comprennent :

  • Mobilisations articulaires pour limiter les raideurs
  • Renforcement musculaire (contractions isométriques, exercices avec élastique, charges progressives)
  • Balnéothérapie : l’eau réduit la charge et facilite la mobilité
  • Électrostimulation pour stimuler le quadriceps en phase précoce
  • Proprioception (plateforme instable, exercices unipodaux) pour prévenir les chutes

5. Exercices pratiques (exemples)

Propositions simples à adapter selon l’état clinique et l’avis du kiné :

  • Contractions isométriques du quadriceps : contracter le muscle sans bouger l’articulation, 10–15 répétitions, plusieurs fois par jour.
  • élévations de jambe tendue (couché) : soulever la jambe en contractant le quadriceps, 3 séries de 10.
  • Flexion du genou passive : mobilisations douces, respecter la douleur.
  • Proprioception : station debout unipodale assistée, progression vers instabilité contrôlée.
Attention : ne pas forcer l’appui ni réaliser d’exercices lourds sans l’accord du chirurgien ou du kinésithérapeute.

6. Conseils pour optimiser la récupération

  • Respecter les prescriptions chirurgicales et les phases de charge.
  • Pratiquer les exercices régulièrement — la régularité prime sur l’intensité.
  • Adopter une alimentation riche en calcium et vitamine D (laitages, poissons gras, légumes verts).
  • Surveiller la douleur et ajuster la charge d’entraînement en conséquence.
  • Prévenir les chutes : utiliser une canne/béquille selon les besoins et sécuriser l’environnement domestique.

7. Reprise sportive — délais indicatifs

Ces délais sont indicatifs et personnalisés par le chirurgien / kiné :

  • Vélo stationnaire : dès 6–8 semaines
  • Natation : 2–3 mois (éviter la brasse si douleur)
  • Marche rapide : 3–4 mois
  • Course / sports à impact : 4–9 mois selon consolidation et force

La rééducation après une fracture du fémur est un processus progressif et exigeant, mais très souvent couronné de succès si le patient est suivi régulièrement et s’implique dans son programme. La collaboration entre chirurgien, kinésithérapeute et patient, associée à une hygiène de vie adaptée, permet de maximiser les chances d’un retour complet à l’autonomie et aux activités.